Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dermite Equine
11 février 2015

IDR : intradermoréactions

L’IDR c’est l’équivalent des tests cutanés faits sur les humains pour identifier nos allergies. Donc chez le cheval on fait plein de petites piqures (et on se rappelle quelle piqure correspond à quoi) pour voir quelle piqure va gonfler et rougir, et donc révéler une allergie.

« On réalise ensuite une injection intra-dermique de 0,05 mL au niveau de chaque point correspondant (à quelques mm de la marque d’encre et non pas juste dessus), en vérifiant la formation de papules de taille identique sur chaque point. On réalise enfin une lecture à 15 minutes et à 1 heure (hypersensibilité immédiate, de type I) et à 48 heures (hypersensibilité retardée, de type IV). L'érythème étant invisible chez le cheval, on se réfèrera à la taille de la papule. Ceci rend la lecture des IDR très délicate et demande une certaine expérience. »[1]

 

Source: Externe

 

Dans un IDR on a donc une piqure par allergène testé, avec en plus un témoin négatif (quoi qu’il se passe il ne gonflera) et un témoin positif (quoi qu’il se passe il gonflera). Un peu comme la petite barre du test pipi de grossesse, enceinte ou pas, sur une des fenêtres y’a forcément un petit trait. Quand le témoin négatif gonfle, ou le témoin positif ne gonfle pas, déjà, y’a un souci. Voila pour la théorie.

En vrai, il faut un bon vétérinaire expérimenté pour lire un IDR sans se tromper et en saisissant toutes les subtilités du test.

D’abord : c’est plus facile à faire chez les humains, on laisse juste une goutte d’un produit allergène sur la peau après une mini mini piqure et on attend pour voir. Chez les chevaux, déjà ça rougie pas. Ensuite, parfois ça gonfle un tout petit peu (ça peut être dû juste à la piqure), parfois beaucoup. Ca gonfle pas forcément pareil pour tous les allergènes, chez tous les chevaux. Donc il faut savoir interpréter la taille de la papille.

Ensuite, les extraits de culicoïdes (en tout cas en 2003, à vérifier), ça n’existe pas en laboratoire. Du coup chaque véto qui veut faire des IDR doit fabriquer son allergène culicoïdes tout seul. Or, un allergène pas standardisé, pas approuvé, ça ne peut pas vraiment servir de base sérieuse  à un diagnostique ou une recherche scientifique.

En plus, même si le véto est bon, et que l’allergène est bon (même si on sait pas ce que c’est un bon allergène de culicoïde vu que y’a pas de standard, bref…).

Thomas Bertholdy a fait le tableau suivant[2] :

Faux négatifs

Faux positifs

Injection sous-cutanée

Peau non saine

Quantité d’allergène injectée trop faible (mélange d’allergène, allergène périmé, dilution trop forte)

Volume injecté trop important (plus de 0,05mL)

Mauvaise période (absence de signes cliniques depuis plusieurs semaines)

Réactions non significatives avec certains allergènes : Rhizpus, plumes, squames de chat, poussière de maison, acariens de poussière de maison, luzerne, graines de coton, poussière de meunerie, mouche g. Simulium

Effets d’inhibition de certains médicaments généraux ou locaux

Allergènes trop concentrés

Anergie (par épuisement des IgE, par exemple lors d’une phase allergique aigüe)

Extraits glycérinés

Caractéristiques individuelles (très jeunes animaux, animaux agés…)

Contamination bactérienne ou fongique

Extraits de mauvaise qualité ou périmés

Absence de corrélation avec l’anamnèse (trace de sensibilisation antérieure, signe avant-coureur de future sensibilisation)

Injection d’air

Peu « irritable » avec nombreux positifs dont le témoin négatif

 

Ainsi, le Dr. Chouilly-Crouail  fait plusieurs tests par IDR et conclue que les chevaux avec un terrain atopique réagissent bien a plus de choses que les chevaux normaux (jusqu’à là tout va bien). Mais (y’a toujours un mais), les tests faits plusieurs fois sur les mêmes chevaux montrent qu’on a pas toujours le même résultat surtout pour le pollen, les moisissures … D’ailleurs, sur les chevaux cobayes de cette thèse, 44% des chevaux ont des IDR espacés dans le temps comparable. Donc 56% ont des IDR pas comparables. Ca remet donc très largement en cause l’intérêt des IDR.[3]

Une thèse dit que 30-50% des chevaux testés sont positifs aux IDR alors qu'en réalité ils n'ont aucun symptôme d'une réelle allergie.[4]



[1] Dermatologie parasitaire du cheval, N. Dubois, http://www3.vetagro-sup.fr/etu/DPC/techniques/IDR.html

[3] La DERE : étude diagnostique et thérapeutique sur une population de chevaux atteints, C. Chouilly-Crouail, 2003, http://kentika.oniris-nantes.fr/GEIDEFile/na_03_046.pdf?Archive=193303591158&File=na_03_046_pdf p. 90

[4] Dermatologie parasitaire du cheval, N. Dubois, http://www3.vetagro-sup.fr/etu/DPC/techniques/IDR.html

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité