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Dermite Equine
15 mars 2015

ELISA

Comment faire pour déterminer exactement à quoi le cheval est allergique ? On a déjà vu qu’il y avait les IDR (test par injection d’allergènes). Mais celui qu’on connaît mieux et qui est le plus populaire aujourd’hui c’est le test ELISA (enzyme-linked immunosorbent assay). C’est notamment une des méthodes utilisées pour détecter le VIH.

« Il s'agit d'un procédé qui permet de doser les antigènes (corps considéré comme étranger par l'organisme) et les anticorps grâce à l'utilisation d'un marqueur (molécule dont la détection permet d'identifier ces éléments). »[1]

En gros on fait une prise de sang, on l’envoie à un laboratoire (allergovet par exemple) et trois semaines plus tard on apprend à quoi notre cheval a réagi. Ce test est simple, il est proposé par de nombreux laboratoires, à des prix « attractifs » (bon, tout est relatif hein, c’est dans les 200€). Mais chez l’homme on fait pas les tests par le sang ? Ou alors c’est pas courant …

Mais quel est le réel intérêt diagnostic de ce test ? Est-il fiable ?

D’après Thomas Bertholdy, la facilité et la popularité de ce test a pris le pas sur son réel intérêt. Il y a des limites techniques dans la méthode (que je ne pourrai pas vous expliquer parce que moi-même j’ai pas tout compris donc je veux pas dire de bêtises). Il y a aussi le même problème que pour les IDR sur la quantité et la qualité des allergènes utilisés. En plus, quand on compare les résultats des prises de sang avec les résultats des IDR, c’est pas forcément super cohérent (mais c’est probablement plutôt dû aux IDR).

Donc pour conclure super rapidement sur ce sujet, je vais tout simplement citer un paragraphe de la thèse de Thomas Bertholdy. J’espère que ça vous éclairera.

« Avec les méthodes actuelles, ce test doit être utilisé avec beaucoup de précautions ; la présence d’un taux élevé d’anticorps circulants dirigés contre un allergène ne signifie aucunement que l’animal testé est réactif à cet allergène. Il est justifié uniquement en confirmation d’une suspicion clinique, et en accord si possible avec d’autres tests comme les intradermoréactions par exemple. Un résultat positif pour un allergène auquel on n’avait pas pensé, découvert par hasard, n’a aucune valeur diagnostique. Le dosage de ces anticorps chez des chevaux sains « pour rechercher une éventuelle allergie à venir » lors de visites d’achat par exemple, n’a aucune valeur. Il faut espérer que des progrès techniques permettront d’en augmenter la fiabilité ».[2]

D’après les dires d’une vétérinaire que j’ai eu au téléphone récemment, chez les chiens, quand on obtient des résultats improbables, on les compte comme faux et on n’y fait pas attention … A vous de voir les conclusions que vous en tirerez (je parle pour ceux dont les chevaux sont supposément allergiques à 30 000 trucs).

Je vous laisse aussi aller faire vos recherche google sur la fiabilité de ces tests. On trouve surtout des résultats sur le VIH, et des blablatages pas très fiables sur des forums, mais ça montre bien le nombre de faux positifs qui existent et les interrogations que cela suscite !



[2] Etude de l’atopie chez les équidés. Etude comparative de son traitement chez l’homme et chez le cheval, Thomas Bertholdy, 2005 (ENVL)

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