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Dermite Equine
12 février 2015

"Parasitisme cultivé"

Peggy Pansart[1] (Observatoire Animaderm, on ne la présente plus) parle d’un "parasitisme cultivé". On entretiendrait nous même, de par notre façon de loger, nourrir, traiter notre cheval, les problèmes de parasitisme. Cela recouvre deux réalités : une augmentation des parasites, et une sensibilité accrue face à ces bestioles.

           => une exposition plus fréquente dans des milieux parasités

Chaque cheval, quelles que soient ses conditions de vie, connait au moins un des maux cité ici : fumier trop proche du lieu de vie, fumier pas ramassé dans le paddock/pré, gateau de fumier au fond du boxe pour « tenir chaud », boue à l’entrée du paddock/pré, prairies trop petites (donc accumulation plus rapide du fumier et qualité de l’alimentation restreinte), abreuvoir avec de l’eau stagnante, absence de ventilation des boxes, transpiration (sous la couverture d’été ou au travail). Tout ça, ce sont des choses normales, ou qui nous semblent normales. Mais pas normal pour le cheval qui n’a pas évolué depuis 2,5 million d’années. Ce mode de vie imposé ne lui convient pas.

Imaginez le nombre de bestioles, de mouches à merde, de saloperies qui doivent naitre dans les tas de fumier qu'on laisse à 10 mètres des écuries. Sans parler de la couche du fond souvent laissée dans les boxes ! Et après on se plaint que y'ait trop d'insectes ...

          => La sensibilité accrue

A force de subir les attaques répétées des parasites (auquel le cheval ne peut se soustraire puisqu’il est enfermé dans son pré ou paddock, à proximité de tous ces multiplicateurs de parasites), beh à force, le système immunitaire cède, il réagit face à ces attaques qui surpassent la quantité normale. C’est souvent d’abord les culicoïdes ou autres bestioles de l’été qui causent problème, puisqu'ils sont allergisants (plus fort potentiel à créer une allergie). Et après on assiste à une « DERE d’hiver ». Soyons claires, la DERE d’hiver n’existe pas. Un culicoïde ne peut pas vivre en dessous de 12°C; si vous habitez en Alsace, et qu'il fait -20°, y'a pas un culcicoîde dans l'air (par contre vers Aix, le 25 décembre, c'est possible). Donc la DERE d’hiver c’est plutôt des chevaux qui se grattent à cause d’autres bestioles. Les chevaux qui, à force, après des années de DERE, voient leurs symptômes persister l’hiver, ce sont des chevaux infestés d’autres parasites. L’Observatoire Animaderm a fait une étude très intéressante : la majorité des chevaux arrêtent de se gratter en octobre, mais une grande partie continue jusqu’en novembre, décembre ou janvier. Vous connaissez beaucoup de régions en France ou il fait au dessus de 12° en janvier ? (si oui, dites moi, j’arrive !! - m'enfin, sans ma jument, la pauvre) Ces chevaux ne souffrent tout simplement pas de DERE, ils souffrent d’autre chose !  D’un autre type de dermite, probablement parasitaire tout de même.

Bref, je vous recommande vivement de vous procurer les travaux de cette femme, autant ses articles dans Cheval Savoir que son livre pour l’Observatoire Animaderm. C’est très compréhensibles, ses explications tiennent la route, elle est en plein dans notre problématique, si vous voulez mieux comprendre la maladie de votre cheval, vous vous régalerez.



[1] La dermite estivale, une maladie de la civilisation ? Peggy Pansart pour le Cheval Savoir n°12 d’Aout 2010.

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Commentaires
I
J'ai lu des articles disant que les cullicoïdes survivent toutes l'année lorsque les hivers sont doux. <br /> <br /> Maintenant peut être il y a aussi des simulies.
I
Intérressant le lien entre les crottins et les parasites externes autre que les cullicoides.<br /> <br /> <br /> <br /> Toutefois, pour les cullicoïdes qui ne survivent pas en dessous de 12°C c'est FAUX. Je peux vous assurer qu'on en a quasiment toute l'année par ici en Bretagne. On est tranquil que un ou deux mois dans l'année. J'en observe en hiver.
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